Informations :
Auteur : Edgar Allan PoeIllustrateur : Benjamin Lacombe
Éditions (collection) : Soleil (Métamorphose)
218 pages
29,95 €
Quatrième de couverture :
« Quelque chose de profond et de miroitant comme le rêve, de mystérieux et de parfait comme le cristal !
Un vaste génie, profond comme le ciel et l’enfer ! »
Charles Baudelaire, à propos de l’œuvre de Poe.
Mon avis :
Edgar Poe et moi, c'est un peu comme une longue et profonde histoire d'amour, débutée il y a maintenant presque quatre ans. Je me souviens aujourd'hui encore de ce mois de février 2009 durant lequel nos chemins se sont croisés pour ne plus jamais se démêler... À cette époque, je venais de perdre un être cher. De manière plutôt brutale, mais surtout irrémédiable. Et même si je ne m'épancherai pas des lignes et des lignes sur ce passage de ma vie, sachez juste qu'il m'a plongé dans un profond désarroi, allant jusqu'à me couper d'une réalité à laquelle je ne voulais plus être confronté. C'est donc en ce mois de février 2009, au détour d'une de mes pérégrinations d'internaute que nous nous sommes rencontrés. Et contrairement à ce que beaucoup pourraient penser, ce n'est pas par la littérature que nos chemins se sont croisés, mais par la musique :
Cette longue chanson de neuf minutes n'est autre que la mise en musique de The Raven (Le Corbeau en français), poème en prose écrit par Poe en 1845. Dès la première écoute, je me suis laissé submergé par cette atmosphère si particulière que dégage le groupe Omnia, dont je suis devenu depuis un très grand fan. Poussé par la curiosité, je me suis mis en quête d'une traduction des paroles. Et c'est ainsi que je suis tombé sur celle qu'en a faite Baudelaire. Je ne saurais vraiment vous expliquer le pourquoi ou le comment. Le fait est que ce poème faisait alors parfaitement écho à mon état d'esprit, mais surtout qu'il m'a aidé à reprendre pied dans la réalité. Et même aujourd'hui, après avoir lu quantité d'autres de ses poèmes, celui-ci reste mon préféré.
Avant d'avoir lu Les Contes Macabres, je ne connaissais donc que l’œuvre poétique de Poe. Et bien que voulant profondément découvrir l'univers de ses nouvelles, je n'en avais jusqu'à présent jamais pris le temps. Cette découverte, je la dois à Antonine du blog Many Kinds of books, qui a su par son enthousiasme me persuader de la capacité de Benjamin Lacombe à représenter l'univers horrifique de Poe. Après avoir lu ce qui précède, vous devez vous douter que cet ouvrage a été un véritable coup de cœur, de la première à la dernière ligne !
Il convient tout d'abord de rendre hommage aux éditions Soleil pour la beauté du livre et surtout pour le soin apporté à sa fabrication. Si le prix vous fait peur (et ça peut se comprendre), je peux vous assurer que vous en aurez pour votre argent : couverture solide et en reliefs, tranche en tissu, qualité de papier irréprochable (très épais) et tranches des pages teintées de noir. Les Contes Macabres est une véritable petite œuvre d'art en lui-même, et je peux d'ores et déjà vous dire que j'envisage de m'acheter toute la collection Métamorphose !
En ce qui concerne les nouvelles en elles-mêmes, certains adoreront, d'autres détesteront. Moi, je ne vous cache pas que j'ai adoré cet univers glauque, sombre et empli de toutes les horreurs possibles et imaginables. La plume de Poe (ou du moins celle de son traducteur, le très célèbre Charles Baudelaire) est d'une beauté incomparable, et même si toutes les nouvelles ne se valent pas, toutes ont quelque chose d'intéressant, que ce soit dans leur construction ou dans leur chute. Si je devais n'en retenir que trois, je choisirais sans doute Bérénice, Le Chat Noir et Le Cœur Révélateur.
Enfin, je ne peux que saluer Benjamin Lacombe pour le travail qu'il effectué sur chacune des nouvelles de Poe. Ses illustrations sont d'une beauté et d'une justesse saisissantes. On sent bien tout le travail d'interprétation qui a été fait en amont, et lorsqu'on regarde ces images plus en détails, on ne peut que s'extasier du fait qu'elles tombent toutes sous le sens, sans exception aucune. Nul besoin de préciser que désormais, je suivrai le travail de cet illustrateur de près !
Pour conclure, je dirai que Les Contes Macabres est un livre d'une beauté saisissante ! Les illustrations de Benjamin Lacombe apportent aux chefs d’œuvre de Poe une dimension inédite, dimension dans laquelle le lecteur ne peut que basculer malgré lui. Car nul ne peut s'empêcher de continuer à parcourir les lignes de ces nouvelles dérangeantes. Frissons garantis !
Les petits extraits qui font envie :
« Il y a dans l'amour désintéressé d'une bête, dans ce sacrifice d'elle-même, quelque chose qui va directement au cœur de celui qui a eu fréquemment l'occasion de vérifier la chétive amitié et la fidélité de gaze de l'homme naturel. »« Son cœur est un luth suspendu ;
Sitôt qu'on le touche, il résonne. »
Ouah, moi qui n'ai lu que Histoires extraordinaires jusqu'à présent (certaines nouvelles ne m'avaient pas plues...) tu me donnes vraiment envie de redécouvrir l'univers de Poe ! :) merci !
RépondreSupprimerIl me semble que certaines nouvelles des " Histoires Extraordinaires " sont présentes dans " Les Contes Macabres " ^^ Certaines sont un peu moins bonnes que les autres, c'est vrai, mais dans l'ensemble aucune ne m'a vraiment déçu ^_^
SupprimerBisous !